"Par-delà la pluie" de Victor del Arbol

J'avais beaucoup aimé « Toutes les vagues de l'océan » du même auteur catalan et j'ai été emballée par ce nouveau roman foisonnant qu’est « Par-delà la pluie ».
On peut être dérouté au début par la complexité du récit qui navigue entre lieux, personnages et époques différents et par la quantité de personnages qui semblent d'abord n'avoir pas de rapport entre eux. Mais tout s'éclaire subtilement au fil de la lecture grâce aux fils que le talent de l'auteur nous permet de tirer un à un pour en défaire les nœuds.

 

C’est un roman noir, très noir même sans être vraiment un polar même si on y trouve un côté thriller. Ce roman est superbe pour le regard que l'auteur porte sur la vie, le temps qui passe et les échéances qui se précisent avec leur inévitable accompagnement de regrets, de remords, d'envies de se retourner sur son passé et de besoin de réconciliation.

 

Miguel est un homme seul. Veuf, il voit sa fille s’éloigner de lui et s’enferrer avec un mari violent. Atteint de la maladie d’Alzheimer, il est placé, à Tarifa, dans une résidence pour personnes âgées, « un marchepied vers la destination finale ». Il y rencontre Helena, son exact opposé. Quand le vieux banquier, enfant de républicain, est timide et taciturne, la fille d’un militaire franquiste, elle, est flamboyante, drôle et cynique. Complémentaires, ces deux-là sont faits pour s’entendre et ils décident de se lancer dans un long voyage à travers l’Europe. Miguel veut retrouver à Barcelone un ancien amour avec qui il a passé un week-end 25 ans auparavant mais qu’il n’a jamais pu oublier à Quant à Helena, elle rêve d’aller à Malmö, en Suède, retrouver son fils qu’elle n’a pas vu depuis des années.

 

J'ai aimé ce voyage accompli en leur compagnie durant lequel le passé des protagonistes se dévoile et éclaire petit à petit leur présent. Ce périple m’a amenée lors d’une longue nuit à m'interroger et à m'émouvoir en leur compagnie au milieu de la violence du monde et de la précarité des destins soumis aux mensonges et aux faux-semblants.

 

Christine Duval

 

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